Drap de laine sur lequel le coucheur dépose la feuille fraîche. Sa texture conditionne l’aspect de surface de la feuille. On alterne feuilles et feutres pour constituer une porse . Lors du pressage, l’eau s’évacue par les bords des feutres toujours plus grands que les feuilles. Sur machine à papier, les feutres véhiculent la bande humide, de la table de fabrication à l’enroulage.
Dans une cuve remplie d’eau et de gomme adragante, le papetier jette des encres qui s’étalent et forment des dessins. Avec un bâton et un peigne, il les oriente, les déforme jusqu’à obtention de l’effet désiré. Alors, le papetier dépose délicatement une feuille de papier en surface sur laquelle se transfère le motif. Il n’y a plus qu’à faire sécher.
Fin comme de la pelure d’oignon… tel est ce papier longtemps utilisé pour faire les doubles de lettres par pressage ou à la machine à écrire par l’intermédiaire d’un carbone. De nos jours, ces fines feuilles ont petit à petit disparu des rayons des détaillants, détrônées par l’autocopiant.
Les papetiers affectionnent tout particulièrement les noms d’oiseau. Le rossignol, le perroquet équipent la cuve de fabrication. Quant au pigeon , il n’est pas de bois mais dans le papier. Lorsque la gélatine ne pénètre pas dans une partie de la feuille, résultat d’une mauvaise répartition ou du gel dans les séchoirs, elle est à l’origine de pigeons qui rendent le papier inutilisable.
Vous me plierez ces tasses. Que de vendeuses sont restées dubitatives face à une telle demande. Et pourtant, si elles avaient fait leurs armes dans la papeterie, elles sauraient que plier signifie empaqueter. On emballait les rames dans une macule ou une trasse dans un atelier qui n’était autre que le pliage !
Musée des Papeteries Canson et Montgolfier - Vidalon - 07430 Davézieux
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